Bioplastique

Urs Mäder (SATW), Roger Marti (HES-SO Fribourg) et Hans-Peter Meyer (Expertinova AG)

État des lieux à l’international et en Suisse

Les bioplastiques sont issus de biomasse renouvelable. Ils ne doivent pas être confondus avec les plastiques biodégradables, car ils ne sont pas conçus a priori de manière à être biodégradables.

Outre les matériaux dits «drop-in» – plastiques biosourcés chimiquement identiques aux plastiques issus de ressources fossiles – il existe aussi de plus en plus de nouveaux monomères ou polymères issus de ressources renouvelables. Ils remplacent toujours plus souvent les produits classiques issus du pétrole. On peut citer comme exemple le polyéthylène furanoate (PEF), fabriqué entièrement à base de matières premières végétales. L’une de ses composantes, l’acide furane dicarboxylique, est un produit chimique de base pour de nombreux plastiques biosourcés pouvant être obtenu à base de déchets végétaux grâce à un processus à plusieurs étapes. Par rapport au PET auquel il ressemble, le PEF présente de meilleures propriétés barrière à l’oxygène et au , ce qui le rend intéressant pour l’industrie de l’emballage. Les biopolymères fonctionnels de qualité sont utilisés de manière croissante pour des applications spéciales par exemple en biomédecine, pour l’impression 3D de nouveaux organes et dans l’industrie de l’emballage. Dans un avenir proche, les plastiques biosourcés seront plus largement présents sur le marché mais leur part au marché global, en expansion continue, demeurera inchangée à quelques pourcents seulement. Afin de changer la donne, il faut d’une part mettre en place un dispositif de contrôle réglementaire. D’autre part, il serait souhaitable de renforcer les efforts de recherche afin d’accompagner la diffusion en particulier dans l’industrie de l’emballage. On peut citer comme parfait exemple le projet européen BioSmart réalisé en partenariat avec la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, qui a pour objectif de développer des emballages intelligents, biosourcés et compostables. D’autres monomères intéressants issus de ressources naturelles sont encore en cours d’étude. Des recherches actives portent sur les biopolymères fonctionnels, en particulier pour des applications high-tech qui interagissent avec l’environnement ou réagissent aux influences externes. Les polyhydroxyalcanoates constituent un développement prometteur: leur structure et leurs propriétés peuvent être adaptées sur mesure pour des applications spécifiques.

Implications pour la Suisse

Les applications de biopolymères en technologie médicale et dans le domaine de la formulation et de l’emballage représentent autant d’opportunités pour l’industrie suisse. Mais l’industrie automobile et l’agriculture sont également concernées. Les partenaires scientifiques et industriels et les instances réglementaires devraient être réunis afin de formuler ensemble les principaux problèmes et solutions. Il faut également sensibiliser le public aux plastiques biosourcés et/ou biodégradables.