TechnoArk 2019: Le monde du travail face à la digitalisation
Pour sa 14e édition, la conférence TechnoArk avait choisi d’aborder les liens entre digitalisation et monde du travail. Un thème particulièrement d’actualité à l’heure où les millenials représenteront bientôt la majorité de la force de travail de notre pays.
« The recruitment is broken » a lancé Paul Jacquin de Randstad Innovation Fund en ouverture de sa présentation. Leader du recrutement en Europe, la société est aux première loges pour observer les changements profonds que la numérisation amène au monde du travail.
Dans un marché où, selon les mots de Paul Jacquin, « la technologie est presque devenue une commodité», le facteur humain est celui qui fait la différence. Un point de vue intéressant à apporter au débat autour du remplacement ou non de l’homme par les machines.
Vers de nouvelles formes d'organisation
Microsoft était aussi de la partie pour exposer sa vision du futur du monde du travail. Ces dernières année, le géant mondial du software a entamé un profond processus de transformation et veut se positionner comme l'un des acteurs majeurs de la transformation numérique. Mais le changement n’est pas que technologique, comme l’a rappelé Christophe Barman. Le désormais ex-CEO de la société Loyco a mis en place un système de gouvernement partagé, la « Loycocratie ». Un concept inspiré de l’holacratie, cette approche du management agile et participative. Participation des collaborateurs à l’actionnariat, organisation des tâches en rôles et non plus en fonctions, culture d’entreprise ouverte et participative: le concept a tout pour séduire les millenials dont il a beaucoup été question durant la conférence. La jeune entreprise genevoise certifiée B Corp a choisi pour guider son action, à côté des traditionnels critères financiers, de nouveaux indices de performance qui incluent également la performance sociale et environnementale.
Les défis du recrutement à l’heure du digital
Le recrutement de nouvelles compétences adaptées à la 4e révolution industrielle semblait être un des sujets de préoccupation récurrents des participants actifs dans les ressources humaines. Les recruteurs pourront-ils à l’avenir être aidés dans leur tâche par l’intelligence artificielle? C’est en tout cas la vision partagée par le Prof. Daniel Gatica-Perez de l’Idiap. Ses recherches ont démontré qu’une IA pouvait percevoir les signaux non-verbaux envoyés par un candidat en interview avec un niveau de fiabilité impressionnant. Laurent Haug, qui a modéré la journée, ose la question: « Est-ce que demain des robots nous ferons passer nos entretiens d’embauche? » Le Prof. Gatica-Perez n’y croit pas et voit plutôt la machine en support de l’humain. Une nécessite selon lui est de respecter 3 principes clé dans la conception des algorithmes: équité, responsabilisation et transparence.
L’après-midi était consacré aux pitchs de startup actives dans les HR-Tech: un domaine qui foisonne de concepts novateurs pour répondre à l’évolution des manières de recruter, collaborer et travailler.
En résumé, si la technologie annonce de fantastiques opportunités et changements en profondeur dans le monde du travail, tous les intervenants de la journée s’accorde sur un point: c’est l’humain qui doit rester au centre de l’attention.
Pour plus d'informations:
Alexandre Luyet, Responsable Suisse Romande, Téléphone +41 79 464 89 60, alexandre.luyet(at)satw.ch
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