"Germaine de Staël": à la rencontre de Romain Sibille, chercheur au PSI
Une université française avec des compétences de pointe en chimie et un institut suisse renommé dans le monde entier pour son expertise dans la mesure des propriétés des matériaux: la coopération entre l’institut Jean Lamour de l'Université de Lorraine et l’Institut Paul Scherrer semble évidente quand on parle de fabrication de nouveaux matériaux. Dans le cadre de leur projet de recherche intitulé « Nouveaux états fondamentaux dans des composés intermétalliques de stoechiométrie 1:6:6 », les équipes franco-suisses ont bénéficié du soutien du programme Germaine de Staël. Nous sommes allés à la rencontre de Romain Sibille, chercheur au PSI.
Bonjour Romain. En quoi consiste votre projet de recherche?
Nous travaillons sur le développement de nouveaux matériaux en collaboration avec l’équipe de Thomas Mazet, Professeur à l’Institut Jean Lamour de l’Université de Lorraine à Nancy. Leur institut est reconnu pour ses excellentes compétences en chimie. De notre côté, nous sommes spécialisés dans l’étude de matériaux grâce aux techniques de diffusion des neutrons, pour lesquelles nous pouvons compter sur les instruments du PSI. Comme les deux équipes sont complémentaires, la collaboration était assez évidente.
Quel type de soutien avez-vous reçu du programme Germaine de Staël?
Le programme a pris en charge une partie de nos frais de déplacement. Nous avons ainsi pu nous rendre régulièrement en France, une dizaine de fois environ sur les 2 ans du projet. Cela nous a permis d’approfondir la collaboration et d’assurer un bon suivi de l’avancement du projet entre les deux équipes.
A l'heure d'internet, est-ce que cela sert encore à quelque chose de se déplacer physiquement pour se rencontrer?
Je pense que c’est complémentaire aux appels téléphoniques ou aux vidéo-conférences que nous faisons régulièrement. Ils sont toujours utiles pour suivre l’avancement des équipes qui travaillent tout au long de l’année chacune de leur côté. Par contre lorsque l’on veut vraiment travailler ensemble, s’asseoir l’un à côté de l’autre pour réfléchir, ou écrire ensemble, là il est toujours nécessaire de se rencontrer.
Dans notre cas précis, le projet implique de travailler sur des échantillons de matériaux, de participer à des expériences de laboratoire, de suivre des mesures au moyen de nos instruments. Donc pour nous la présence physique des membres des équipes franco-suisses est incontournable.
Romain Sibille, chercheur au Laboratory for Neutron Scattering and Imaging, Paul Scherrer Institut.
Comment voyez-vous la suite du projet?
Après la publication de nos résultats, la collaboration continue avec le co-encadrement d’une thèse et la rédaction de propositions d’expériences. Nous envisageons actuellement la possibilité d’étendre les collaborations au travers d’un programme de recherche international. Les déplacements ont aussi permis de rencontrer d’autres chercheurs qui n’étaient pas partie prenante au projet initial et d’envisager avec eux de futures collaborations.
Est-ce que vous recommanderiez le programme à d'autres chercheurs?
Absolument, nous avons été très heureux de pouvoir en bénéficier. Il n’est pas facile de trouver des soutiens pour cet aspect spécifique du financement des déplacements. Nous avons aussi beaucoup apprécié la légèreté du processus administratif: déposer sa candidature est très simple. Dans l’idéal on devrait pouvoir étendre la durée du soutien au-delà de deux ans.
Photographie de l’instrument ‘Zebra’ situé à la source de neutrons suisse SINQ du PSI. ‘Zebra’ est un diffractomètre à neutrons pour monocristaux qui a été utilisé dans ce projet.
Pour plus d'informations sur le programme: Edith Schnapper, Chargée de projet Promotion de la relève - Romandie, +41 44 226 50 26, edith.schnapper(at)satw.ch
A propos du programme Germaine de Staël
Le programme Germaine de Staël soutient la collaboration entre les chercheurs français et suisses en prenant en charge les frais de déplacement et de logement lors de missions courtes (moins d'un mois) auprès de l’équipe partenaire.
L'objectif de ce programme est de développer les échanges scientifiques et technologiques d'excellence entre les laboratoires et équipes de recherche des deux pays, en favorisant les nouvelles coopérations.
La période de postulation pour intégrer le programme Germaine de Staël est ouverte. Vous pouvez déposer votre dossier jusqu’au 7 juin.
L’Institut Jean Lamour
L'Institut Jean Lamour est un laboratoire de recherche en Science des Matériaux : matériaux, métallurgie, plasmas, surface, électronique, nanomatériaux. C'est une unité mixte de recherche de l'Université de Lorraine et du CNRS.
L'Institut Paul Scherrer
L'Institut Paul Scherrer (PSI) est le plus grand institut de recherche suisse pour les sciences naturelles et les sciences de l'ingénierie. La recherche de pointe est menée dans les domaines Matière et matériaux, Energie et environnement, Santé.
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