Bientôt des horaires CFF adaptés en continu grâce à l’intelligence artificielle?
La date d’introduction du nouvel horaire CFF sera-t-elle bientôt un vestige du passé ? L’automatisation de la gestion du trafic ferroviaire et l’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait bientôt redonner aux trains leur ponctualité grâce aux horaires sur mesure. L’Académie suisse des sciences techniques a interrogé ses experts.
« Aujourd’hui il y a environ 400 personnes qui planifient les horaires des trains », explique Philippe Gauderon, directeur national des infrastructures CFF. C’est la force de travail nécessaire pour anticiper à 6 secondes près les déplacements des trains. Malgré tout, le moindre incident se répercute très vite sur la ponctualité et il est actuellement impossible d’adapter automatiquement les horaires. On comprend alors le défi que représente le nouvel horaire CFF qui entrera en vigueur ce dimanche 10 décembre.
Automatisation, savoir-faire et intelligence artificielle
Demain, avec l’automatisation du réseau et avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, la conception des horaires pour radicalement changer. « Il sera possible de tenir compte non seulement compte des travaux pour adapter les horaires au jour le jour, mais il sera aussi envisageable de dimensionner les trains en fonction de la variation des besoins », précise Philippe Gauderon. Des progrès prévus pour être mis en place par étapes d’ici cinq à dix ans.
Pour y parvenir, il faudra par exemple mieux gérer les conflits entre les trains en cas de retard. Ainsi, sur la base du savoir-faire humain des meilleurs gestionnaires du trafic, une intelligence artificielle devra apprendre à analyser les données du réseau et pouvoir le gérer. Finalement, cette intelligence artificielle sera capable de produire un horaire global chaque jour en fonction de ces paramètres. Les trains gagneront en ponctualité.
Un train sans conducteur ?
Si l’automatisation de la gestion du réseau est indispensable et représente un gain important de sécurité, la disparition des conducteurs de train semble moins triviale aux dires de Philippe Gauderon. Outre sa capacité à gérer l’imprévu in situ, l’être humain semble être un maillon essentiel pour maintenir la confiance avec les passagers. Pourtant le train sans conducteur est bien plus facile à mettre en place que la voiture ou le bus autonome, comme en témoigne le succès du métro M2 à Lausanne.
Nouveaux horaires et nouveaux modes de vie
L’aspect sociologique n’en reste pas moins un facteur important pour l’avenir des horaires de train. « Il y a de plus en plus de pendulaires et de pendulaires longue distance, explique Vincent Kaufmann du Laboratoire de sociologie urbaine de l’EPFL. Un constat qui entre en conflit avec le fait qu’une majorité de la population souhaite un ralentissement de son rythme de vie. » Les modes de travail évoluent et la planification de l’offre ferroviaire devra être plus flexible pour prendre en compte ces nouveaux besoins. Un défi pour lequel les nouveaux outils de planification des horaires seront certainement mieux préparés.
Extrait vidéo de la table-ronde « CFF Léman 2030, quel avenir pour les trains ? »
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